Former les professionnels aux thérapies motrices intensives

Le
Angers, Brest, Lyon
Photo de la première promotion du DIU Réadaptation motrice intensive de l'enfanrt
Les Universités d'Angers, de Bretagne Occidentale et de Lyon se sont associées pour construire un diplôme sur les thérapies motrices intensives. 

 

La première promotion est composée de 31 stagiaires : "Ils sont ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychomotriciens, on a aussi des médecins en médecine physique et de réadaptation et un éducateur en activité physique adaptée et ils viennent de la France entière, Lyon, Reims, Paris, Toulouse, Lille, La Réunion…" présente Rodolphe BAILLY (RB). 

 

Cette formation rassemble plusieurs professionnels de santé : "C’est tout l’enjeu, car les stages de réadaptation intensive sont pluridisciplinaires, il faut développer un langage commun et une communauté de pratique autour de ces thérapies" (RB) "Certains groupes sont composés de plusieurs professionnels d’une même structure, ils peuvent commencer à élaborer des projets ensemble. L’intérêt n’est pas qu’individuel." précise Denis JACQUEMOT (DJ).


Mais en fait, réadaptation motrice intensive, qu’est-ce que ça veut dire ? "Pendant longtemps, on a pratiqué les thérapies motrices au long cours : toutes les semaines, on a 2 séances de kinésithérapie, d’ergothérapie, et puis on fait ça de 0 à 70 ans. Ça ne correspond pas aux données actuelles de la science. Pour qu’on développe de nouvelles compétences motrices, qu’on s’améliore, on sait maintenant qu’il faut regrouper, intensifier sur une quinzaine de jours et faire 50h, 60h, 70h de thérapie. C’est un grand changement de pratiques, qui est recommandé par la HAS depuis 2021. Avec des équipes d’Angers de Brest et de Lyon, on a créé ce diplôme pour former les professionnels à ce changement de pratiques sur le territoire national : passer d’un rythme hebdomadaire annuel à un rythme concentré, intensif." explique le Pr Sylvain Brochard (SB).


Les enseignements ont suivi une progression pédagogique, de la connaissance générale à la mise en application concrète : "La première semaine était consacrée à la compréhension de la paralysie cérébrale, et plus largement des troubles moteurs dans le handicap de l’enfant et la manière dont on évalue ces handicaps. Pendant la deuxième semaine, on a abordé plus précisément la pratique avec la description d’un processus d’intervention : de l’émergence des besoins de l’enfant et de leur famille, jusqu’à la proposition d’une première activité thérapeutique. Et la dernière semaine était consacrée à la présentation de l’éventail des thérapies existantes et ayant faire leurs preuves pour que les apprenants aient une vision globale de ce qui est mis en place aujourd’hui." (DJ)

"Pendant cette dernière semaine à Brest, on a fait venir des experts, essentiellement internationaux (Belgique, Australie, Canada) qui ont contribué au développement de cette thérapie. Chacun a présenté son intervention, que nous avons ensuite analysée et mise en œuvre pour compléter les connaissances et compétences acquises tout au long de la formation." (RB)


Devant le succès de cette première promotion, une session d’approfondissement va être créée. Ainsi, en janvier 2025, un diplôme de niveau 2 sera proposé aux diplômés de ce niveau 1. L’objectif étant de former des personnes capables d’assurer la coordination complète d’un stage au sein de leur structure. Les cours porteront sur l’acquisition de compétences en management d’équipes, gestion de projets et communication avec les décideurs. "Pour que l’on comprenne bien l’intérêt de ce niveau 2 : pour 10 enfants, on mobilise au minimum 15 thérapeutes, plus 2 à 3 personnes qui vont être référentes du stage. Celles-ci vont être garantes de la bonne mise en action de la thérapie et de son efficacité." (RB) "Ces personnes référentes sont aussi impliquées en amont et en aval du stage pour créer et gérer le parcours de l’enfant dans sa globalité." (DJ)

La prochaine rentrée du niveau 1 se fera donc l’année suivante, en 2026.

 

Cette formation est dispensée par les Universités d’Angers, de Bretagne Occidentale et de Lyon 1 et soutenue par plusieurs partenaires : la Fondation ILDYS, le BEaCHILD, le Service de Médecine Physique et de Réadaptation des Capucins d’Angers, les Hospices civils de Lyon, le Centre National de Référence de l’AVC de l’Enfant et la Fondation Paralysie Cérébrale.

 

Pour en savoir plus : 02 98 01 73 26 - fc.sante@univ-brest.fr
 

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