Journal d'une étudiante à l'UBO, en 2045

Le
UBO Open Factory
illustration de l'atelier des 2030 Glorieuses
Cet article est disponible en audio, conté par Sarah Noll

Plongez dans "Le journal d'une étudiante à l'UBO, en 2045", un récit utopiste imaginé par des membres de l'université lors de l'atelier 2030 Glorieuses. 

Contexte

À l'UBO Open Factory, notre ambition est de nourrir l'espérance collective pour impulser une dynamique de transformation face aux défis environnementaux et sociétaux. C'est pour cette raison que nous concevons et expérimentons des ateliers d'accompagnement aux transitions auprès de la communauté universitaire et de nos usagers.

À travers des formats pédagogiques innovants et (nous l'espérons) transformants, nous souhaitons inspirer les enseignants, chercheurs, membres du personnel et les acteurs locaux du territoire pour intégrer les transitions dans leurs pratiques et dans leurs projets. 

Les 2030 Glorieuses*, un exemple d'atelier d'accompagnement animé par l'UBO Open Factory

Il s'agit d'un atelier immersif de 3h pour explorer les contours d’une société future plus juste, durable et heureuse et penser la place de l’université dans celle-ci. 

À travers des jeux de rôle créatifs et des outils ludiques, les personnes co-construisent leur vision d'un monde meilleur, en partant de leur échelle individuelle jusqu'au niveau sociétal.

* Les 2030 Glorieuses est un projet national porté par une communauté d'utopistes. Retrouver les informations sur leur site https://www.2030glorieuses.org

atelier dans l'herbe à l'extérieur
atelier 2030 glorieuses du 22 mai
Les utopistes ayant participé à l'atelier du 22 mai.

Retour sur l'atelier 2030 Glorieuses du 22 mai, un atelier résolument utopiste !

L'utopie ne signifie pas l'irréalisable, mais l'irréalisé. 
Theodore Monod

C'est en partant du principe que l'utopie est l'irréalisé et que l'utopie d'hier peut devenir la réalité d'aujourd'hui qu'une dizaine de participantes et de participants de l'UBO se sont réunis pour un voyage en 2045 ! 

Dans l'atelier "2030 Glorieuses", le point de départ est que l'humanité a su relever les défis qui sont les siens aujourd'hui. Les participantes et participantes devaient alors imaginer le futur qu'ils et elles souhaitent voir advenir et réussir à se situer dedans avant d'imaginer l'UBO en 2045. 

Comment l'université et sa communauté ont-elles évolué ? À quoi ressemble l'UBO en 2045 ? 

C'est ce que nous vous proposons de découvrir à travers la mise en récit des éléments collectés lors de cet atelier collectif, créatif et futuriste.

Journal d’une étudiante à l’UBO, en 2045

"Je m’appelle Louce, j’ai 21 ans, et je suis étudiante en humanités environnementales à l’Université de Bretagne Occidentale. J’ai toujours voulu étudier ici, parce que cette université, c’est bien plus qu’un lieu d’apprentissage. C’est un véritable écosystème vivant, ouvert, engagé… un laboratoire d’avenir.

Quand j’arrive le matin sur le campus de Brest, c’est à pied ou en vélo depuis la station du train-tram. Il vient directement du Conquet en longeant la côte, silencieux et rapide, tout en laissant le temps d’observer la mer. Les anciens parkings sont devenus des jardins comestibles, avec des kiwis, des figuiers, et même des ruches. Je m’y arrête souvent pour lire ou discuter avant les cours.

Ici, on n’a plus vraiment de "cours" comme avant. Ce sont des ateliers collectifs inter composantes et inter statuts, souvent en extérieur, parfois en marchant dans les zones de nature libre qu’on a laissées se développer sur le campus. J’ai appris autant en dialoguant avec d’autres étudiants qu’en lisant des articles. Les notes ont disparu depuis longtemps : ce qui compte, c’est ce que tu construis, ce que tu partages, ce que tu transformes. La curiosité est notre moteur, pas la compétition.

Notre pédagogie, elle est vivante. Hier, on a travaillé avec un groupe d’habitants de la région sur un projet de territoire. Avant-hier, j’étais au Magasin des sciences, un lieu ouvert à tous où chacun peut poser des questions, échanger, construire un savoir commun. Même les enfants y viennent, et c’est parfois eux qui posent les meilleures questions.

À l’UBO, la frontière entre étudiants, personnels et habitants s’est estompée. Il y a des cours pour les jeunes du coin, des conférences pour les seniors, et des espaces où l’on se retrouve entre générations. On a même un lieu d’accueil pour les enfants, qui peuvent passer du temps à l’université pendant que leurs parents étudient ou travaillent. C’est joyeux, vivant, bruyant parfois… et tellement humain.

Le cœur de tout ça, c’est notre gouvernance. Elle est partagée, inclusive. Il n’y a pas une personne qui décide de tout, mais une instance de démocratie participative, où chacun peut proposer, débattre, construire. Les décisions sont prises en fonction d’un calendrier différentiel : certaines pour le long terme (le climat, la biodiversité, la justice sociale), d’autres pour des projets de 4-5 ans, et puis il y a les idées du moment, les expérimentations.

On a aussi un jour par semaine où l’on ne travaille pas pour "produire", mais pour contribuer collectivement : animer une fresque, jardiner, réparer des vélos, accueillir des visiteurs, ou simplement aider un groupe de réflexion à se lancer. Peu importe notre statut. Ce jour-là, le personnel sort de sa fiche de poste. Et franchement, ça change tout. Ça donne envie de s’impliquer.

La coopération est partout. Même dans nos repas : la nourriture du RU est produite sur place, en partie par des étudiants et des associations partenaires. On cuisine ensemble parfois, et manger devient une activité conviviale collective qui nourrit le bien-vivre ensemble car il y a toujours quelqu’un avec qui partager un moment.

Les bâtiments ont été entièrement rénovés, avec des toits végétalisés, des murs couverts de plantes, une ventilation naturelle pensée pour le climat de 2050. Il y fait bon vivre. Il y a des espaces de repos, des salles silencieuses, des espaces forums dehors, des cabanes pour permettre le travail en petits groupes et des amphithéâtres à ciel ouvert. Parfois, on entend les goélands pendant les présentations.

Pour les grands déplacements, certains partent en cargo à voile pour aller à des conférences à l’étranger. Ils partent trois semaines, reviennent transformés. Un de mes amis est revenu du Canada avec un carnet de bord et des idées folles pour transformer l’enseignement maritime.

Et puis, il y a quelque chose qu’on ne voit pas sur les plans d’architecte : ici, on prend soin de nous. Du bien-être psychique. On a des espaces pour parler, pour souffler, pour créer. On se sent autorisés à être là, entiers. Pas des "étudiants à formater", mais des humains à accompagner.

Je suis fière de faire partie de cette université. Elle ne se contente pas d’imaginer le futur : elle l’incarne déjà. Et j’espère qu’un jour, chaque campus dans le monde vivra avec autant de cohérence, de liberté et d’enthousiasme que l’UBO". 

Si vous aussi vous souhaitez imaginer votre monde futur, vous former aux transitions et/ou approfondir vos connaissances en la matière, jetez un coup d’œil aux ateliers que nous proposons.

Pour l'ensemble des collègues UBO, sachez que le calendrier 2025-2026 des ateliers proposés dans le catalogue du SIAME sera en ligne en septembre 2025. D'ici là, réservez les dates, elles sont visibles dans notre agenda ;)