Institut Brestois des Science de l'Homme et de la Société

IBSHS
Institut Brestois des Sciences
de l'Homme et de la Société

Présentation

L’Institut des Amériques à Brest (IDA-Brest) fait partie du GIS Institut des Amériques qui ressemble une soixantaine d’établissements français d’enseignement et de recherche. Il fédère les études françaises sur le continent américain en sciences humaines et sociales.

L’IDA-Brest rassemble une trentaine de chercheurs en sciences humaines et sociales au sein de sept laboratoires : CRBC, Centre François Viète, Géoarchitecture, HCTI, LETG, LABERS.

L'objectif de l'IDA-Brest est de dynamiser et de valoriser les recherches sur les Amériques, ainsi que de co-produire de projets transversaux au sein des différents laboratoires de l’UBO.


La production scientifique de membres du réseau porte sur différentes aires géographiques de l’Amérique avec une approche depuis plusieurs champs disciplinaires : la sociologie, la littérature, la géographie, l’aménagement du territoire.

L’IDA-Brest constitue également un espace de rencontre et d’échanges scientifiques.

Activités: Colloque interdisciplinaires, séminaires, conférences, journées d’études, UE libre

 

Contacts:

Edna Hernández González (edna.hernandez@univ-brest.fr)

Jean Marc Serme (serme@univ-brest.fr)

 ***

APPEL A COMMUNICATION


Colloque international"Égalité de droit, inégalités de fait dans les Amériques, approches pluridisciplinaires”
Université de Bretagne Occidentale (Brest), 17-20 novembre 2021

Prolongement de l'appel à propositions jusqu'au 10 juillet 2021.
Les conférences seront données et les communications faites
sur site ou en visioconférence.

 

Le colloque “Égalité de droit, inégalités de fait dans les Amériques” s’intéressera tant aux problématiques des inégalités qu’aux formes de résistance ou de mobilisation pour l’égalité. L’approche proposée par le colloque sera avant tout pluri et interdisciplinaire ; toutes les approches seront les bienvenues, qu’elles aient trait à l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, la géographie, l’urbanisme, l’architecture, l’histoire de l’art, les sciences de la nature et de l’environnement, le droit, la narratologie, etc. Les analyses pourront adopter une perspective diachronique aussi bien que synchronique et également miser sur la comparaison entre plusieurs situations d’inégalités/égalités. L’analyse des « inégalités » pourra se faire selon une approche intersectionnelle, croisant le genre, la classe sociale, la racisation ou encore, l’âge, l’orientation sexuelle, la religion…

Ce colloque sera résolument comparatiste et les participant·e·s sont invité·e·s à proposer des regards croisés sur différents pays ou aires régionales. Toutes les échelles de rapport sont bienvenues, familiale, communautaire, municipale, locale, provinciale, étatique, continentale. Les situations concrètes seront à privilégier, notamment dans le cadre de notre titre et de sa référence aux “inégalités de fait”. Les actrices et acteurs de terrain auront donc la part belle dans ces échanges, mais nous n’oublierons pas pour autant les politiques publiques, les institutions, entreprises privées, organisations en tout genre qui sont souvent “en face”.

Les Amériques présentent un rapport égalités/inégalités très frappant par rapport à l’Europe. En Amérique du Sud, les inégalités économiques par exemple sont relativement fortes. Si l’on retient les indicateurs de la part des revenus pour les 10% les plus riches et pour les 10% les plus pauvres, on observe une sur-appropriation des premiers et une sous-appropriation des seconds, présentant un écart supérieur à celui de l’Europe dans son ensemble. En Amérique du Nord, les chiffres des Etats-Unis sont comparables à ceux de l’Argentine, alors que ceux du Canada tendent à se rapprocher de ceux de l’Europe de l’Ouest (Perspective Monde, 2019).

L’Amérique Latine développe une économie néo-libérale selon un modèle « extractiviste », c’est-à-dire l’exploitation des ressources naturelles, notamment minières. Cette économie n’est pas propre à réduire les inégalités. Sans même entrer dans la discussion sur les pouvoirs d’exception qui accompagnent cette politique économique de manière à gérer les conflits (Wright, 2018), on peut avancer que la redistribution des profits est discutable. En effet, même sous un gouvernement de gauche, engageant des programmes de santé ou d’éducation, les conflits d’usage de la terre, les expropriations, ou encore la pollution contredisent la politique sociale énoncée. On doit replacer en outre ces économies en contexte globalisé : les pays d’Amérique latine sont assez fortement endettés, dépendants de la finance internationale et pris dans les rapports de force nord-sud notamment dans le cadre d’accord bilatéraux avec les Etats-Unis et à présent la Chine (Deforge & Lemoine, 2018). 60% des travailleurs·euses du monde sont impliqué·e·s dans l’économie informelle (Organisation Mondiale du Travail, 2018) et celle-ci continue de se développer aux Amériques, avec plus de 30% des PIB au Sud et un peu plus de 5% des PIB au Nord (Alexander, 2019). Selon l’Institut Brésilien de géographie et statistiques, depuis 2017, il y a plus de travailleurs informels dans ce pays que de travailleurs possédant un CTPS, le livret de travail et de protection sociale, ouvrant des droits aux congés payés, à la retraite.

L’immigration est un mode de redistributions des ressources, notamment à travers les remesas, ces envois d’argent vers les villes et villages d'origine des migrants. Les remesas représentent 2,6% du PIB au Mexique soit 27 milliards de dollars (US) en 2016. Cet argent constitue un point d’appui du développement économique des territoires avec des disparités selon les régions qui ne vient pourtant pas compenser les inégalités sociales et la pauvreté (Canales, 2007).
Dans le même temps que les inégalités se développent des mouvements de lutte anti-néolibéraux et pour l’égalité des droits à la terre, mais aussi à un toit, à un travail, pour défendre la liberté, la démocratie, la justice et la paix, avec la participation active des habitants d’origine à l’instar de l’EZLN au Chiapas mexicain (Martin, 2019). Les autochtones nord-américains se sont fortement mobilisés ces dernières années contre des lois ou des projets de pipeline qui menaçaient la qualité de l’eau et l’environnement. L’égalité d’accès à l’avortement et à l’éducation sexuelle intégrale sont largement revendiquées en Amérique du Sud, notamment à partir du phénomène de la « marée verte » en Argentine. Plus largement il s’agit de revendiquer l’égalité de droit, quelle que soit l’identité de genre. Le Président argentin l’a annoncé non comme question de santé publique, comme en France, mais comme question de droit, d’égalité : « Toute femme a droit à disposer de son corps » – sous-entendu pas seulement celles qui ont les moyens d’avorter ailleurs qu’à l’hôpital public argentin (Carbajal, 2020).

Aux Etats-Unis, l’élection de Donald Trump a confirmé une tendance de nombreux états à restreindre l’accès à l’avortement. Si la décision de la Cour suprême de 1973 qui légalise l’avortement n’a pas (encore) été remise en question, c’est au niveau local que se joue le blocage. Amnesty International rapporte qu’en 2014, “93 % des comtés de l’Alabama ne disposaient pas de clinique réalisant des avortements” (Amnesty International, 2019). Au Canada, “l'avortement est sans restriction en droit criminel et protégé par les droits constitutionnels à la sécurité de la personne et à la protection contre la discrimination sexuelle” (Paynter, 2019). Les Etats-Unis n’ont jamais légiféré sur la question de l’avortement et laissé le soin à la plus haute Cour de justice du pays de ne pas en interdire la pratique, alors que le Canada a considérablement protégé la pratique par des lois fédérales.

La période du confinement, comme gestion de l’expansion de la contamination par le Covid 19 inaugurée par la Chine en décembre 2019, a affecté une grande partie du monde, notamment, entre mars et mai 2020 et telle situation continue à mettre en relief des inégalités depuis longtemps dénoncées malgré des conditions très diverses selon les pays, les niveaux socio-économiques, les idéologies ou croyances de chacun·e. Le temps dégagé par le confinement, qui continu dans un gran nombre des pays de l’Amérique Latine, a peut-être contribué à concentrer l’attention sur les inégalités de genre, de classe, de race, d’âge, d’accès aux nouvelles technologies qui minent la plupart des sociétés du globe. Nous nous proposons d’observer et d’analyser les inégalités de fait et la lutte pour l’égalité dans le contexte particulier du confinement mondial et de ralentissement exceptionnel d’un monde qui a mis temporairement fin de manière abrupte à la suractivité et à la surconsommation.

On pourra aborder les inégalités vécues par les populations précaires, les personnels des services de santé, les inégalités en termes d'habitat et de conditions de vie, entre les villes et les campagnes. On pourra analyser les inégalités liées à l’âge, au genre : les violences domestiques ont grimpé en flèche depuis le début du confinement, mettant des millions de femmes et d’enfants en danger, et ce sont les hommes qui sont le plus touchés par les formes grave d’infection par le Covid-19. On s’intéressera, aussi, aux inégalités politiques et sociales qui permettent à des groupes de vociférer en armes dans la rue (expression publique de la colère réservée aux hommes) et aux inégalités raciales qui permettent à des hommes blancs de se comporter d’une manière très menaçante dans l’espace public sans intervention active des forces de l’ordre.

Les propositions (en anglais, en français, en portugais ou en espagnol) devront comporter le nom et le prénom, le titre, un résumé de la communication d’environ 300-500 mots et une brève notice biographique. Elles devront être envoyées avant le 30 juin 2021.

Elles seront à adresser conjointement aux organisateur.e.s du colloque :

Gilda Charrier : gilda.charrier@univ-brest.fr
Jean-Marc Serme : jean-marc.serme@univ-brest.fr
Edna Hernández González: Edna.Hernandez@univ-brest.fr

La réponse du comité scientifique sera envoyée aux intervenant.e.s avant le 15 juillet 2021.
 

***

Programme d'activités GIS IDA-Brest 2020 

Comité d’organisation :
Gilda Charrier (LABERS), Yvanne Bouvet (EA 7462-Géoarchitecture), Jean-Marc Serme (HCTI), Edna Hernández-González (EA 7462-Géoarchitecture)

5 février 
Séance n°2 « Genre et conflits socio-environnementaux » co-organisé avec le GIS Genre, séminaire le « Genre à l’Ouest »

Séance animée par :
Nathalie Narvaez, Enseignante- Chercheure, Université de Bretagne Occidentale
Projection du documentaire « Ni les femmes, ni la terre », en présence de deux réalisatrices : Marine Allard et Lucie Assemat.

Salle : Amphi B, Faculté de Sciences
Heure : 14h00-16h30

13 février
Séminaire «Egalité s/Inégalités. Retour d’Amériques »

Intervenant:

"Spatialités syndicales dans le capitalisme global : une ethnographie comparée du travail syndical dans des multinationales en France et en Argentine", Pierre Rouxel, ATER, Université de Rennes 1

Salle : TA Bougen
Heure : 18h00-19h30

14 février
Séminaire «Egalité s/Inégalités. Retour d’Amériques », dans le cadre de la journée de Recherche-enseignement EA 7462, Géarchitecture

Intervenante :

“Procesos de regeneración urbana fallidos. El caso de la Merced en Ciudad de México”, Emma Morales García, Universidad Iberoaméricana, Puebla, Mexique

Salle : TA Bougen
Heure : 9h00-12h30 (heure à préciser)

25 février
Séminaire de recherche franco-mexicain « Etudes sur la nuit /Estudios sobre la noche », en collaboration avec le « Centro de Investigación sobre America del Norte », CISAN-UNAM. Le séminaire se déroulera principalement en espagnol ou en anglais avec une traduction simultanée, si besoin.

Intervenants :
Florian Guérin, ATER, Université de Reims
Fabian Bonilla Lopez , Maître de Conférences , Facultad de Ciencias Políticas y Sociales de la UNAM

Salle : Salle C108, Département Electronique, Faculté de Sciences
Heure : 16h00-18h00

02 mars
Séminaire «Egalité s/Inégalités. Retour d’Amériques »

Intervenant·e·s :
« Chercheur.e.s et sociétés : quelle collaborations pour quel projet autour des espaces littoraux ? Exemple de collaboration à Mar del Plata et La Plata (Argentine) », Yvanne Bouvet, Maîtresse de Conférences, Université de Bretagne Occidentale

« Convention et mobilités entre l’UBO et l’UPLA », (Université de Playa Ancha, Valparaiso, Chili), Nicolas Bernard, Maître de Conférences, Université de Bretagne Occidentale

Temoignage d’étudiants Géoarchitecture ayant réalisé une mobilité au Chili

Salle : B001- Faculté de Lettres et Sciences Humaines
Heure : 18h00-19h30

11 mars
Séminaire «Egalité s/Inégalités. Retour d’Amériques »

Intervenantes :
« Les femmes qui parlent dans l'espace public sont dangereuses : la rencontre pour toutes à La Plata en 2019 », Gilda Charrier, Maîtresse de Conférences, Université de Bretagne Occidentale
« Penser les rapports au système de santé en Argentine (dans la province de Buenos-Aires) : une approche en terme d’inégalités sociales et socio-sexuées », Julie Autret, étudiante de l’UBO ayant réalisé une mobilité d’études en Argentine
Salle : B001- Faculté de Lettres et Sciences Humaines
Heure : 18h00-19h30

13 mai
Séminaire de recherche franco-mexicain « Etudes sur la nuit /Estudios sobre la noche », en collaboration avec le « Centro de Investigación sobre America del Norte », CISAN-UNAM. Le séminaire se déroulera en espagnol.

Intervenant·e·s :
Emanuele Giordano, Maître de Conférences, Université de Toulon
Gabriela Pulido Llano, cherchuer.e Institut Nationale d’Anthropologie et Histoire du Mexique.

En ligne:

https://cuaed-unam.zoom.us/meeting/register/tJwldOmorj0vHdcZqG0CFhnMe9zRFUzA8-ZD

Heure : 16h00-18h00

3 mai
Séminaire de recherche franco-mexicain « Etudes sur la nuit /Estudios sobre la noche », en collaboration avec le « Centro de Investigación sobre America del Norte », CISAN-UNAM. L’atelier se déroulera en anglais.

Intervenant·e·s :
Magali Raphelis, Doctorante Université de Reims
Michaël Spanu, post-doctorant Centro de Investigaciones sobre América del Norte, (CISAN) UNAM

En ligne
Heure : 16h00-18h00

11-12 juin 2020
Colloque International, « Bretagne/Amérique du Nord : relations et interactions », organisé par le CRBC.

Comité scientifique : Anne Goarzin (CRBC-Rennes), Zélie Guével (Univ. Laval, Québec), Anne Hellegouarc’h (CRBC-Brest), Gaëlle Le Corre (CRBC-Brest), Jean-Yves Le Disez (CRBC-Brest) et Elizabeth Mullen (HCTI)

Lieu : Faculté de Lettres, UBO


19-20 novembre 2020
Colloque International, «Les pratiques artistiques environnementales sous le prisme de l’autochtonie. Recherches comparatives entre les Amériques et l’Océanie »

Comité d’organisation : Jean Marc Serme (HCTI), Géraldine Le Roux (CRBC), Estelle Castro-Koshy (James Cook University, Australie)

Lieu : Faculté de Lettres, UBO

 


 


 

Institut des Amériques (IDA-Brest)