Variations de regards

Mise à jour le   29/03/2024

Discover what the sources of inspiration and some bibliographic references are for Ressac 2024's flagship projects.

GENESIS ; Growth and Transformation

© Étude Révolutionaire Joel Nicolas

Elisabeth Schwartz : "Dancers, since the beginnings of modernity, in their desire for a return to a simple organic body, have grappled with the question of the genesis of movement and the forms through movement. To address the theme of growth and transformation, I draw on the theoretical and practical thought of the modern dancer and choreographer Rudolf Laban (1879-1958). In his research, he connects the sciences and the arts. Scientific data on flows, energy, force, space, and time, which give rise to forms in motion, lie at the heart of his conception of dynamic space, which he calls Choreutics. What laws govern the genesis of natural forms? And do harmonic laws exist? In this respect, Laban's research resonates with the work of his contemporary, the scientist D'Arcy Thompson.
 

Through dance, how can we reveal the birth of forms and their incessant transformation? It would be the flows of energy deployed over time and their rhythms that would give them their singularity. Prioritizing continuous and indivisible time phrasing will be our approach: giving time to time to allow the rhythmic modulations of energy that make visible the forms in motion to emerge in space.


Thus, the relationship to space carried by the flows of energy becomes listening, empathy to the world, to others. This research on continuous time finds its echo in the philosophy of Henri Bergson. Henri Bergson associates the transformation of living matter with time. Furthermore, to think about the life of matter, he gives primacy to time while form is linked to space."

 

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Extraits botaniques

Jessica Tara Bentley, Guillaume Rivière

Jessica Tara : «La plante compagne de Pierre Lieutaghi, continue de beaucoup m’inspirer dans mes recherches et projets autour des herbiers. L’histoire des liens qui nous unissent au monde végétal, l’idée que les plantes portent en elle une mémoire et qu’elles peuvent nous instruire, nous rendre humbles, attentifs et réceptifs au cycle des saisons. J’aime beaucoup ce livre qui nous rappelle l’ancienneté de notre rapport, d’être humain à la flore nourricière, soignante et animée.» 

Guillaume Rivière : «Dans mon métier de photographe de presse je suis amené à faire des portraits d’auteurs tels que Pierre Rabhi ou Gilles Clément qui sont tous deux pour moi des références aussi bien par leurs propos que par leurs écrits. Je recommande l’écoute de la Leçon Inaugurale de Gilles Clément au Collège de France.»

 

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Sm[AR]t Noz

Projet Smart Noz - Balade nocturne à Keredern, avril 2023 © UBO / Chaire Noz Breizh

Edna Hernandez Gonzalez : «Les travaux d’Alain Cabantous sur l’histoire de la nuit aux XVIIe et XVIIIe siècles retracent bien la complexité de la temporalité nocturne et son lien avec la peur à une époque où l’éclairage électrique était inexistant dans les paysages urbains et ruraux. Ces réflexions sont devenues plus prégnantes dans le cadre de mes recherches au moment où les villes ont commencé à adopter des mesures visant à diminuer voire supprimer l’éclairage public la nuit.  Dans ce contexte, comment imaginer une nuit qui puisse rester festive tout en étant respectueuse de l’environnement dans lequel elle s’inscrit ? Comment concevoir des espaces qui puissent rester plongés dans l’obscurité durant la nuit en l’absence d’utilisation de ces espaces et de présence humaine ? Dans quelle mesure peut-on envisager une nuit moins illuminée mais avec un éclairage suffisant pour se sentir en confiance la nuit ? Autant de questions qui ont déjà été débattues et que l’on continuera 
à explorer dans le cadre des projets initiés par la chaire Noz Breizh.» 

 

Alice Pennors : « Mes réflexions se nourrissent d’une veille technologique assidue, réalisée dans le cadre d’un métier qui me demande d’observer le changement au prisme de l’avant-garde. Je suis particulièrement attentive aux travaux scientifiques qui explorent les recouvrements entre prospective sociétale, acceptation des technologies et volet environnemental. Ici, c’est sans doute une envie de « dérive urbaine » telle que Guy Debord et le mouvement situationnistes (1960) l’ont expérimentée qui guidera nos pas lors des déambulations proposées pour le Festival Ressac. Le désir de (ré)créer une expérience sensible de la nuit par l’acte de marcher, déambuler, sentir et capter différentes ambiances au travers de media interactifs expérimentaux. »

 

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Jean-Marc Giri

Jean-Marc Giri

Maï Le Dû : « Il y a un livre que j’ai lu au début de ma recherche en immersion auprès de Salomé : Les nuits mouvementées de l’escargot sauvage, de Elisabeth Tova Bailez. Une histoire de jeune femme recluse à cause de la maladie, qui observe les pérégrinations d’un escargot entré dans sa vie par un bouquet de violettes. Il m’a aidé à plonger dans la lenteur, l’acceptation du silence poétique qui parfois marquait nos journées, lorsque la respiration se faisait rare, cahotique… »

 

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Harmonyse, l’harmonie des abysses

Campagne Arc-en-Sub, PI. M. Andreani, FOF

Marcia Maïa : « Comme beaucoup de personnes, j’ai lu « Vingt mille lieues sous les mers » à l’adolescence et les images décrites dans le texte, l’exploit de visiter les profondeurs de l’océan ont habité mes rêves. Encore de nos jours, pouvoir plonger et travailler au fond des océans reste une prouesse et un exploit technologiques. Et une source d’émerveillement continu ! Le texte de Verne est encore de grande actualité. Préservons la mer telle qu’elle est perçue par Nemo. L’idée de montrer ces paysages et évoquer les processus qui façonnent le plancher des océans, à l’origine des oasis de vie des sources hydrothermales, à travers la musique et des vidéos m’est venue un soir alors que j’écoutais les « Sea Pictures », cycle de mélodies de Elgar sur des poèmes liés à la mer. Je me suis dit que plusieurs œuvres mettaient en scène la mer, son immensité, ses changements ainsi que les idées qui lui sont souvent associées, comme la solitude par exemple. Dans ce registre, il y a la magistrale œuvre de Debussy, « La Mer ». Mais, à ma connaissance, aucune œuvre musicale n’a traité des profondeurs de l’océan, là où la lumière ne pénètre pas et où nous ne sommes que des étrangers de passage. Montrer ces images rares et d’une grande beauté et expliquer les processus les façonnant d’une autre manière, faisant appel à une autre sensibilité, est l’idée à l’origine de ce projet collectif. »

Yves Pignot : « Après invitation à participer à ce projet j’ai pu voir quelques vidéos des grands fonds : couleurs, mouvements filtrés par le milieu aquatique, un univers comme ralenti dans un rêve. Une réflexion m’a un peu étourdi sur le moment : mais sans apport de lumière par l’être humain, tout serait obscur ! »

 

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Les corps et les choses

Thierry Tanter

GUIOMAR CAMPOS : « Les Corps et les Choses est fortement inspiré des théories comme celui de Donna Haraway, Anna Tsing ou Isabelle Stengers, chercheuses contemporaines qui établissent, depuis leurs champs théoriques respectifs, qu’une des seules manières satisfaisantes de survivre aux ruines du monde d’aujourd’hui, fruit des excès de l’anthropocène et de la capitalocène, est le développement de l’interaction entre différentes espèces, afin de trouver des manières autres d’être ensemble, plus particulièrement de devenir ensemble. Leurs discours chargés d’optimisme, mélangent avec jubilation la science pure, particulièrement la biologie, la philosophie et la science-fiction, non pas envisagées comme évasion hors du réel, mais plutôt comme support de spéculation utopique et d’expérimentation. » L’œuvre de Haraway « Habiter le trouble » et plus précisément le chapitre « Pensée tentaculaire » a particulièrement inspiré Les Corps et Les Choses. »  

 

MATHIEU LUCUBRATORY : C’est précisément cette exploration des frontières entre le réel et la fiction, ou entre le naturel et le monstrueux, qui nous permet de définir ce nouveau champ du possible. l’observation scientifique d’écosystèmes vivants, comme la découverte de mondes issus de l’imagination d’aujourd’hui ou de mythes anciens, nous guident dans de nouveaux comportements , de nouvelles façons d’être au monde et d’interagir.  Savoir se plonger dans l’obscur, dans le mystère, dans le latent, accepter d’envisager le monde comme quelque chose qu’on ne pourra jamais maitriser, mais plein de potentialités à saisir. »

 

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