Construire un pays
Quatrième de couverture
Au cours du premier XXe siècle, beaucoup se résignèrent à l’embaumement de la Bretagne vénérée comme « terre du passé ». Mais d’autres (artistes, intellectuels, idéologues) entendirent au contraire la replacer dans le courant de l’histoire en associant la construction du pays et celle d’édifices qui en exprimeraient la personnalité. Aux plus audacieux, l’héritage de la société paysanne parut trop pauvre pour se limiter à sa fructification. Deux voies s’ouvraient alors : retrouver l’inspiration des lointains ancêtres, qui avaient donné à l’art celte son âge d’or, ou se projeter sans réticence dans la modernité. Les produits théoriques et matériels de cette quête furent remisés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, associés alors aux errances politiques de certains protagonistes ou disqualifiés au nom de l’uniformisation des êtres et des choses, qui fut la marque des Trente Glorieuses. Ils retrouvèrent toutefois une actualité à la fin des années 1960, mais la substance de naguère fut appauvrie et dévoyée par l’alliance objective d’une stratégie politique et d’un système marchand. Ce livre retrace la genèse de cette aventure intellectuelle. Il montre les succès mais aussi les écueils rencontrés par le désir de doter d’un caractère identitaire l’architecture de la maison comme l’urbanisme des villes reconstruites. Il évoque enfin les relectures imposées par l’entrée en déréliction du Mouvement moderne.
Né en 1948, Daniel Le Couédic est architecte DPLG et docteur d’État en histoire contemporaine ; il est professeur émérite d’aménagement de l’espace et d’urbanisme à l’Université de Bretagne Occidentale. Ses recherches portent sur les théories et les doctrines de l’architecture et de l’urbanisme, l’histoire et l’actualité des professions afférentes, les ambitions identitaires portées par l’aménagement et le paysage.