Si vous deviez résumer le SDN en 3 mots, lesquels choisiriez-vous ? 

Je choisirais « participatif », « prospectif » et « au service des usagers ». 

Quels sont les principaux défis auxquels le SDN cherche à répondre ? 

L’un des grands défis du SDN concerne la digitalisation. De plus en plus d’activités de l’université, de l’enseignement à la recherche en passant par l’administratif et les apprentissages, peuvent en effet être améliorées et/ou facilitées par le numérique. Un des défis majeurs du SDN concerne également toutes ces problématiques d’intégration transverse, c'est-à-dire de faire en sorte que l’ensemble des outils numériques au sein d’un même périmètre soient capables de communiquer entre eux, toujours dans une logique de simplification, d’amélioration et de facilitation. Autre défi essentiel à relever : la gestion, le stockage, la protection, le partage et la valorisation de la donnée, notamment dans le domaine de la recherche. 

Sur quel socle de valeurs le SDN s’appuie-t-il ? 

Pour relever ces défis majeurs de transformation numérique, le SDN s’appuie sur un socle de valeurs fortes : 

• la souveraineté, tant au niveau du choix des infrastructures que des services, avec l’utilisation de solutions numériques régionales, nationales ou européennes existantes ou, si ces dernières ne correspondent pas aux besoins, le développement de solutions en interne, dans la mesure du possible ;
• la sécurité, élément crucial et central du SDN, de la protection et la sécurisation des données à la cybersécurité en passant par la gestion des risques ;
• le numérique responsable, en prenant en compte la réduction de l’impact environnemental dans le choix des solutions et outils, en optimisant les ressources numériques en interne et le taux d’utilisation de nos serveurs ;
• la dimension servicielle, qui est la raison d’être de la Direction des Systèmes d'Information et des Usages du Numérique (DSIUN) de l’UBO. Les outils numériques se doivent d’être à la fois utiles, facilitateurs et pleinement accessibles à toutes et à tous.

Concernant la sécurité, quelles démarches vont être mises en œuvre via le SDN ? 

Nous avons déjà mis en place dans le cadre du précédent SDN un accompagnement, des formations et des procédures pour informer, sensibiliser et guider les usagers. Nous avons aussi développé des moyens et des outils pour anticiper, superviser et répondre aux menaces. Avec le SDN 2025-2028, nous allons approfondir nos démarches avec la mise en place de correspondants sécurité, des audits réguliers des infrastructures pour pointer les failles et les axes d’amélioration. Nous avons aussi le projet de constituer une cellule de crise avec un plan de réponse aux incidents informatiques et l’envoi de messages d’alerte. 

A quels obstacles allez-vous devoir faire face ? 

Mener 53 projets majeurs sur 4 ans va mobiliser des moyens humains et financiers dont nous ne disposons pas forcément à ce jour. La légitimité que leur apporte le SDN va les ancrer dans la stratégie numérique de l'établissement et nous permettre de solliciter une partie de ce financement lors des prochains appels à projets

Le Schéma Directeur du Numérique est le fruit d’une démarche inclusive et participative. Il a été co-construit avec l’ensemble de la communauté universitaire, via des rencontres organisées dans les composantes de l’université, l’organisation de 6 séances collaboratives avec des groupes de travail, une soirée brainstorming avec les étudiantes et étudiants, 28 temps d’échanges individuels et collectifs, tant avec les personnels que les étudiantes et étudiants, un sondage conduit auprès des usagers et une boîte à idées virtuelle. 

A l’issue de ces démarches, plus de 100 projets ont été identifiés. Des ateliers ont ensuite été organisés pour examiner ces projets, faire fusionner, converger et affiner les besoins. Un comité de pilotage a ensuite retenu 53 projets validés par le Conseil d’administration de l’UBO. 

Les projets ont été étudiés et répartis sur les quatre années du SDN selon plusieurs critères : 

• La priorité, déterminée sur la base de l’étendue du projet d’une part, et le caractère urgent/obligatoire de la mise en place d’autre part.
• Les bénéfices qu’ils représentent pour l’établissement et les usagers. Certains projets ont un impact positif immédiat pour les usagers, sans requérir un fort investissement et constituent des « Quick wins » (victoires rapides). D’autres projets sont considérés comme stratégiques avec un impact général fort. Ils sont au nombre de 12 et constituent la catégorie « Projets phares ».
• Les charges et coûts, qui peuvent évoluer dans le temps, le cas échéant.

Tous les projets du SDN, quel que soit leur degré de priorité, présentent un vif intérêt pour la communauté et bénéficieront d’une égale attention.

Chaque projet donnera lieu à la réunion d’un comité de projet régulier et un comité de pilotage se réunira au moins une fois par an pour examiner l’état d’avancement global des projets et identifier les éventuels freins. Toute la communauté pourra également prendre connaissance de la progression de la réalisation du schéma directeur sur la page web qui lui sera dédiée.

Au terme de ces quatre années, le succès du SDN sera mesuré à l’aune du nombre de projets réalisés.

Les structures mises en place pour assurer son suivi devront donc mener une analyse post-réalisation, avec la volonté d’anticiper les freins futurs et de servir d’étalon pour l’avenir.

“Les services numériques et projets digitaux constituant ce premier axe du SDN répondent en tous points à nos enjeux et objectifs de favoriser la réussite et le bien-être de nos étudiantes et étudiants tout au long de leur parcours universitaire. Ces solutions numériques vont notamment faciliter l'accès aux enseignements et aux informations, la mise en relation et le développement d’un réseau afin de pouvoir étudier et s'épanouir à l'université dans les meilleures conditions.”Hélène Couthon, vice-présidente en charge de la formation et de la CFVU et Nelly Kervarec, vice-présidente Vice-présidente Vie de campus et Qualité de vie et conditions de travail de l’UBO

Soutenir la réussite étudiante 

• Développement d’une application mobile accessible à tous les étudiantes, étudiants et personnels de l'UBO
• Mise en œuvre d’une solution de gestion du réseau des alumni pour renforcer le tissu social entre les étudiantes et étudiants, actuels et anciens, et créer ainsi une communauté ambassadrice de l’UBO 

Améliorer la gestion de la formation

• Valorisation des rapports de stage via une solution qui permettra de les stocker, de les référencer et de les analyser pour dégager une vision prospective de l’offre de formation.

S’adapter aux évolutions des pratiques pédagogiques

• Poursuite du déploiement de la diffusion multi sites des cours sur les différents sites de l’université, à la suite de l’expérimentation effectuée au pôle Pierre-Jakez Hélias à Quimper.

“ La force de l’UBO réside dans sa capacité à piloter et coordonner des projets de recherche d’envergure réunissant de nombreux acteurs et partenaires couvrant un large champ de disciplines. Les outils et solutions numériques de l’axe 2 du SDN vont permettre de faciliter et d’accélérer la conduite de ces projets de recherche innovants. Les projets de l’axe 2 vont aussi apporter des solutions numériques pertinentes et efficientes sur un autre sujet crucial de notre activité : la gestion, le stockage et le partage des données de recherche. ” Raphaël Tripier, vice-président recherche et innovation de l’UBO.

Améliorer la coordination des activités de recherche

• Mise en place d’un système d’information (SI) recherche, soit un outil de pilotage visant à améliorer la coordination des projets et à faciliter le suivi des avancées

Soutenir l’expérimentation scientifique

• Création d’un Cahier de laboratoire électronique
• Mise à disposition d’une boîte à outils d’édition numérique et de simulation scientifique pour les enseignantes-chercheuses et enseignants chercheurs

Renforcer l’accompagnement et la formation numérique des usagers

• Création d’une plateforme d’e-learning pour permettre aux personnels nouvellement arrivés et aux agentes et agents changeant de poste de mieux appréhender leurs nouvelles missions
• Mise en place d’une plateforme téléphonique d’assistance pour le numérique

Fluidifier les démarches et les processus pour une meilleure gestion des ressources

• Collecter, mesurer et valoriser les usages numériques afin de mieux maîtriser et superviser le système d’information
• Mise en place d’une démarche qualité et d’urbanisation du SI en le cartographiant et en le documentant afin d’en renforcer l’adaptabilité
• Définir une politique d’usage des logiciels au sein de l’établissement pour cartographier les logiciels utilisés à l’UBO et consolider une offre standard de logiciels propriétaires qui vise à réduire les coûts. Un catalogue alternatif de logiciels libres sera également disponible.
• Dématérialisation des processus métier
• Déploiement d’une plateforme de collecte administrative pour simplifier et clarifier les diverses procédures de collecte des pièces justificatives des dossiers administratifs des personnels
• Digitalisation des demandes d’actions sociales pour moderniser les procédures et d'améliorer la qualité du service rendu aux agents
• Généralisation de l’application de l’outil de gestion des demandes et tickets (GLPI) aux services de l’UBO en ayant le besoin
• Création d’un outil de réservation de ressources en ligne et de prise de rendez-vous
• Digitalisation de la gestion des plannings de service public en bibliothèque universitaire (BU), afin d’optimiser et de mutualiser les ressources humaines entre les différents sites
• Amélioration du paiement en ligne afin d’étendre son périmètre d’utilisation et de couvrir ainsi tous les besoins de l’UBO.

Poursuivre l’amélioration de la gestion du parcours agent

• Définition et dématérialisation d’un processus d’accueil des nouveaux personnels
• Digitalisation du stockage et de l’archivage des dossiers agents
• Remplacement de l'outil de gestion et de suivi de la formation des personnels

"“Les systèmes d’information de l’UBO sont confrontés à des cybermenaces croissantes. Dans ce contexte, les actions visent à renforcer la sécurité suivant les quatre piliers que sont la gouvernance, la protection, la défense et la résilience des systèmes d'information.” Corinne Le Moan, responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI)

Définir une politique de gestion de la sécurité du système d’information de l’établissement

• Création d’une gouvernance de la Sécurité des Systèmes d’Information
• Définition d’une méthodologie de gestion des données à l'échelle de l'établissement

Assurer la continuité des activités

• Mise en place de plans de reprise et de continuité d’activité (PRA/PCA), avec l’identification des risques et solutions correspondantes reposant sur quatre principes : sauvegarde régulière des données, définition des rôles et responsabilités, périodes de test et communication auprès des usagers.
• Élaboration d'un plan de réponses aux incidents informatiques pour une meilleure réactivité en cas d’incident et une meilleure gestion des conséquences d’une violation des données

Prévenir les cyberattaques

• Formation et sensibilisation à la sécurité
• Segmentation du réseau par site géographique, composante, activité, métier et usage, pour en améliorer la sécurité et la fiabilité
• Sûreté et optimisation des datacenters pour répondre aux exigences d’un plan de reprise et de continuité d’activité (PCA/PRA)
• Protection comportementale des postes de travail (Endpoint Detection and Response ou Extended Detection and Response) afin de détecter et prévenir les menaces
• Gestion des identités et des habilitations
• Chiffrement des données afin de protéger les échanges de données sensibles
• Durcissement du système d’information (SI) et campagnes de test pour rendre le SI de l’université plus résistant aux attaques
• Développement d’une solution de gestion de flotte de téléphonie mobile
• Mise en place d’un gestionnaire de mots de passe pour les personnels

Inscrire le numérique dans une démarche sociale et environnementale

“Le numérique a transformé nos modes de vie. Cette technologie est utilisée très largement en enseignement et en recherche et présente encore de très nombreux potentiels comme pour l’Intelligence Artificielle. Elle doit nous permettre de “faire communauté à l’UBO” en fédérant autour des valeurs d’inclusivité et de développement durable qui sont centrales dans la stratégie de l’établissement. Le numérique a toutefois un impact important sur l’environnement (empreinte carbone, consommation d’énergie, utilisation de métaux rares etc.) mais également sociétal (travail dans les mines par exemple). Nous devons ainsi mesurer précisément ces impacts et être sobre dans son usage.” Yves Quéré, vice-président en charge des transitions de l’UBO

• Réduction de l’impact environnemental et social du numérique : collecte de données sur les impacts environnementaux et sociaux du numérique à l’UBO d’ici fin 2025 de manière à établir un plan d’action à partir de 2026.
• Elaboration d’un plan d’action à partir de 2026 sur le numérique au service de la politique sociale et environnementale de l’UBO
• Déploiement d’un Catalogue des Services Numériques, avec la mise en place d’un guichet unique de l’ensemble des services numériques de l’université pour l’ensemble des usagers

Adapter les infrastructures aux nouveaux enjeux du numérique

"L’infrastructure est la base sur laquelle repose tout le système d’information. Elle doit être disponible pour assurer la continuité des services, sécurisée pour protéger les données et les usages, et souveraine pour garantir notre indépendance numérique. C'est tout l'objet de nos projets à venir" Michel Villeneuve, directeur-adjoint de la DSIUN et Arnaud Moulard, responsable du pôle “Systèmes et réseaux” au sein de la DSIUN”

• Création d'un nouvel espace numérique de travail (ENT) en cohérence avec la future application mobile
• Extension de l’offre souveraine de stockage de fichiers UBOcloud aux groupes et aux étudiants
• Amélioration de la couverture du réseau Wifi
• Industrialisation des plateformes de virtualisation et de conteneurs pour les serveurs informatiques de l’université
• Évolution du système de téléphonie actuel vers une téléphonie sur IP (ToIP), soit un mode de communication téléphonique utilisant Internet.
• Généralisation de la sauvegarde automatique des postes de travail
• Météo des services / Vigie numérique, avec une information en temps réel de l’état des services numériques, qui sera diffusée par différents vecteurs (site web, notifications dans la future application mobile etc.).