
Dix ans après la COP21 et l’Accord de Paris, l’UNOC 3 entend réunir l’ensemble des Etats-membres des Nations Unies, les agences spécialisées, la société civile, le secteur privé et les donateurs internationaux.
À cette occasion, et en tant qu'université spécialisée dans l'étude des océans, de nombreux spécialistes feront le déplacement depuis Brest afin de participer à l'événement.
Les chercheurs et étudiants de l'UBO seront notamment impliqués dans le congrès scientifique précédent l'UNOC, le One Ocean Science Congress.
Alix Levain, chargée de recherche à l’UMR 6308 AMURE, assistera, avec une quinzaine d’ethnographes, aux négociations de l’UNOC dans le cadre de l’initiative ODIPE (Ocean Diplomacy Ethnography), qui étudie et conceptualise l’émergence et les ressorts d’une « diplomatie océanique ». Par une méthode d’ethnographie collaborative, elle mènera, à l’UNOC, un travail d’investigation scientifique sur les négociations.
À l’occasion de la première Conférence des Nations unies sur les océans en 2017, l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) s’est engagée à soutenir le projet de création d’un institut de l’Université des Nations Unies (UNU) sur la thématique « sciences et gouvernance des océans et des zones côtières » (engagement 43207).
Seule entité dotée d’un statut académique au sein du système des Nations Unies, l’UNU compte 13 instituts thématiques dans le monde dédiés à la recherche et à la formation. Malgré l’importance des océans et des côtes pour le multilatéralisme, l’UNU n’a pas d’institut pour faire entendre la voix de la recherche là où la gouvernance des océans se construit, et pour former les futures générations de chercheurs à l’interface science-politique. En mai 2019, le conseil de l’UNU s’est prononcé en faveur du projet. En avril 2025, l’Assemblée Nationale a voté à l’unanimité une résolution en soutien à la création de l’institut.
L'UNU, l'UBO et l'OFB souhaitent présenter le projet aux autres agences des Nations Unies, aux institutions de recherche et aux organismes de financement en vue de lancer un appel à des partenariats de recherche et financier de sorte que l'Institut de l'Océan de l'UNU voit le jour le plus rapidement possible.
L'Université des nations unies pour l'Océan sera présenté le 7 juin dans le cadre de l'UNOC, de 14h30 à 16h dans la zone verte "La Baleine", pavillon "Au-delà des frontières : océan d'avenir"
Piloté par deux co-leaders, Françoise Gaill et Tanya Brodie Rudolph, juriste spécialisée dans le droit de l’environnement et de la gouvernance de l’océan (Afrique du Sud), autour des notions clés d’océan comme bien commun de l’humanité, de durabilité et de transdisciplinarité, le projet IPOS est le fruit de nombreux ateliers et discussions regroupant experts, scientifiques, société civile et autres parties prenantes au cours de ces dernières années. Ce nouveau GIEC des océans, dont l'UBO est signataire, sera officiellement lancé lors de l'UNOC.
5 Questions à
Vianney Pichereau premier vice-président de l'UBO en charge de la mer
Que représente l'UNOC pour les chercheuses et chercheurs de l'UBO / IUEM ?
L’UNOC est un événement politique majeur, l’un des plus grands à l’échelle planétaire, pour la préservation des océans. C’est également un événement majeur pour l’UBO, acteur mondial en sciences marines, classé 12e au classement de Shanghai en océanographie.
Dans les congrès scientifiques autour de l'évènement, notamment l'OOSC qui précédera l'UNOC, l'enjeu pour les scientifiques sera donc de venir présenter nos recherches, nos avancées, et que la science soit prise en compte au niveau des décisions politiques.
Certains scientifiques seront là également en observateurs lors des négociations politiques de l'UNOC.

Quels sujets phares, parmi ceux étudiés à Brest seront mis en lumière à Nice ?
Un grand nombre de scientifiques venus de Brest sera sur place. Ils représenteront l'ensemble des thématiques de recherche. Parmi elles, certaines seront particulièrement discutées au sein de l'UNOC, comme la pollution plastique ou l'exploration et l'exploitation des grands fonds marins.
Quelle influence les chercheuses et chercheurs ont-ils lors des sommets internationaux ?
La recherche académique est à l'origine des enjeux qui sont abordés lors de ces sommets, notamment les enjeux climatiques. C’est en faisant de la recherche que l'on met à jour les problématiques.
À l'UNOC, les chercheurs seront là, en observateurs et pour présenter leurs recherches lors de l'OOSC ou lors des side events (événements parallèles). La science sera donc présente et diffusera tout au long de l'évènement. Les scientifiques voudraient que les décisions politiques soient éclairées par la science. Aux décideurs de s'en emparer.
Cette question de l'influence se pose aussi lors les COP avec l'influence du GIEC. C'est dans ce sens que la plate-forme IPOS souhaite proposer une interface entre la science et l’action. L'idée étant d’offrir cette plateforme aux états pour éclairer leur décision. L'institut des nations unies pour l'océan comporte aussi dans ses enjeux principaux cette interface entre la science et l’action.
Et a contrario, les décisions prises lors des UNOC ont-elles une influence sur les recherches en océanographie ?
À l'UNOC seront prises des décisions qui touchent aux très grands enjeux planétaires. Quelque part, ces enjeux guident aussi les agences de financement dans la publication de leurs appels à projet auxquels les scientifiques répondent.
Mais sinon, en soi, le scientifique est par définition libre de ses sujets quelles que soient les orientations prises à l’issue de l’UNOC, c'est la liberté académique. C'est un principe qu'il faut absolument conserver.
Quel message souhaiteriez-vous donner aux jeunes chercheuses et chercheurs en océanographie ?
Je leur dirais que l'avenir de la planète dépend beaucoup d’eux parce qu’ils sont jeunes et océanographes ! On connaît le rôle essentiel de l’océan sur les problématiques climatiques et la régulation du fonctionnement de notre planète. La préservation des océans fait partir des objectifs de développement durable des nations unies (ODD14). Quelque part, ce sont les jeunes scientifiques qui incarnent cet objectif.